La famille de Zaza
Elisabeth Lacoin, « Zaza », est née le jour de Noël 1907.
Elle était la troisième d’une famille de dix enfants. Avant elle, Marie-Thérèse (Zon) et Pierre, puis Madeleine (Lonlon), Bernard (Nard), Germaine (Maine ou Mémaine), Joseph, qui ne vécut que quatre jours, Geneviève (Bichette) et Françoise (Bichon), les jumelles. Le dernier, Vincent (Raton), était son filleul.
Ses parents étaient cousins germains, fils et fille de deux soeurs, « Bonne-Maman » et « Grand’Mère », dite aussi « Anmé », filles d’un avocat de Dax, Emile Darracq, député des Landes sous le second Empire. Son grand-père paternel, Félix Lacoin, avocat à Paris, était basque d’origine, d’une famille de petits armateurs de Bayonne. Son grand-père maternel, Pèdre Lafabrie, dont la famille, originaire du Gers, vivait dans les Landes à Aire-sur-l’Adour, avait été, dans sa jeunesse, avocat à Mont-de-Marsan. Passionné de musique, il y fréquenta Francis Planté et devint journaliste et chroniqueur musical à L’Univers de Louis Veuillot.
La vie de Zaza se passait à Paris, où son père avait sa situation. Les vacances se partageaient entre Haubardin, propriété de « Bonne-Maman », près de Dax, et Gagnepan, propriété d’ « Anmé », à 3 kilomètres d’Aire sur l’Adour, dans les Landes.
Traditionnellement, le passage d’une résidence à l’autre se faisait aux environs du 15 août, les membres de la famille en âge de soigner les malades, ou de les transporter, participant entre-temps au Pèlerinage National à Lourdes. L’hiver, chacune des grand-mères venait passer quelques semaines à Paris chez ses enfants : Anmé chez sa fille unique Marguerite, Bonne-Maman partageant son temps entre ses deux fils parisiens, Maurice, le père de Zaza, et Gaston.
Parmi les amis de la famille, une place très particulière était occupée par les du Moulin de Labarthète : ils étaient très proches par leurs attaches provinciales et familiales communes, et aussi grâce à des correspondances d’âge qui avaient créé des couples d’amis.
Henry et Edgard étaient les aînés, Marie-Madeleine (Lélette) était contemporaine de Marie-Thérèse, Xavier de Pierre, Ginette de Germaine, Jean de Vincent. Ces amitiés étaient renforcées encore par le voisinage des deux familles à Paris et à Aire sur l’Adour. M. et Mme de Neuville étaient aussi de grands amis des parents de Zaza. Ils avaient trois enfants, Anne-Marie, Geneviève et Jacques, que Marie-Thérèse et Zaza voyaient beaucoup à Paris.
L’été, les échanges avaient lieu entre Gagnepan et le Pont, propriété des Neuville dans le Gard. Geneviève et Zaza étaient très liées.
A Haubardin, la principale distraction était les pique-niques au bord du Luy, avec le plus souvent les Lasserre, une famille nombreuse de Dax. Le château de Saint-Pandelon, à moins d’un kilomètre de Haubardin, appartenait à des cousins émigrés au Chili, les Lamoliatte, famille d’André et Miquite. Enfin, Zaza fit de nombreux séjours chez sa tante et son oncle, Mimi et Henri Cassaigne, à Anglet, près de Biarritz. Vers le 11 novembre 1929, Zaza ressentit les premiers symptômes d’une encéphalite virale dont elle mourut le 25 novembre 1929, à l’âge de vingt-et-un ans.
Après sa mort, Zaza a revécu dans les livres de Simone de Beauvoir, les Mémoires d’une jeune fille rangée et Quand prime le spirituel, et dans le livre d’Isabelle Grellet et Caroline Kruse, Des jeunes filles exemplaires : Dolto, Zaza, Beauvoir.