Les lectures de Zaza
Au cours de sa brève vie, Zaza s’est beaucoup adonnée à la lecture. Elle n’a cessé de lire, entrevoyant très jeune le caractère « existentiel » de la littérature nécessaire à la construction de sa propre subjectivité.
En quelques extraits audio issus d’une conférence donnée en 2019 par Philippe Devaux (professeur de lettres, membre de l’association Elisabeth Lacoin) sur le thème de « Zaza lectrice », découvrez l’importance de la lecture chez Zaza et les ouvrages qui l’ont tout particulièrement fascinée.
Zaza, une grande lectrice
Pour Zaza, la lecture n’est en aucun cas un divertissement de surface, elle est essentielle, voire existentielle.
Le sens de la lecture pour Zaza
Zaza est personnellement convaincue du caractère subjectif et engagé de la lecture.
En 1929, elle écrit à son amie Geneviève de Neuville : « A partir d’une certaine formation, je crois que l’influence exercée par un livre dépend beaucoup moins de ce qu’est le livre que de ce qu’est le lecteur. (Il n’y a pas que toi qui sois « subjectiviste » !)
La dimension affective de la lecture
Zaza consigne ses impressions de lecture dans ses écrits intimes, mais pas seulement. La littérature s’inscrit très souvent dans une relation d’amitié, où les lectures se font partage.
Le type de littérature lue par Zaza
« J’aime la littérature contemporaine » écrivait Zaza. Ce goût pour la littérature récente, pas seulement classique et souvent étrangère, traduit sa curiosité et son ouverture d’esprit.
L’intensité de la littérature : entre exaltation et inquiétude
A Geneviève de Neuville, en 1927 : « Je pense que même des lectures qui doivent nous donner de l’inquiétude et de la souffrance sont bonnes car cette inquiétude et cette souffrance nous font nous connaitre bien mieux nous-mêmes et donnent à notre vie intérieure une profondeur une intensité beaucoup plus grande ».
« Aussi beau que fou » : son ressenti après la lecture de Cyrano de Bergerac
A 12 ans, Zaza lit Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. Ecoutez ce qu’elle en dit à sa grand-mère en avril 1920.
L’influence marquante du Grand Meaulnes d’Alain Fournier
A l’adolescence, un livre qui a beaucoup compté pour elle et Simone de Beauvoir, qui renvoie les deux jeunes filles au premier amour qu’elles ont chacune éprouvé pour un cousin.
« J’ai puisé là un amour, un culte du rêve (…) qui m’a égarée peut-être loin de moi-même ». Zaza
« Jamais un roman ne l’avait autant remuée » Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958
La lecture de Thérèse Desqueyroux de Mauriac
Thérèse Desqueyroux (1927) : Zaza et Simone ont deux lectures très différentes de ce même roman. Zaza ne se retrouve pas dans les traits de l’héroïne comme se reconnait Simone de Beauvoir : « J’ai aimé Mauriac d’avoir tant aimé cette femme ardente à vivre ».
Le désert de l’amour de Mauriac : une lecture controversée
A propos du roman Le désert de l’amour (1925), Zaza est enthousiaste « quel beau livre et comme il est proche de nous ! », un roman pourtant très controversée à l’époque notamment dans la sphère catholique. L’histoire évoque une situation de rivalité amoureuse entre un père et son fils fascinés par la même femme.
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